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Petite Fille de Sébastien Lifshitz (2021)

Le consentement et le genre.

A votre avis, comment la question de consentement est explorée dans le film ? Souvenez-vous, nous avions vu deux types de consentement au début du cours, un consentement avec soi-même (c’est la phrase de Pascal: “c’est le consentement de vous à vous-même et la voix constante de votre raison et non des autres qui vous doit faire croire”, Pensées 574). Mais aussi, le consentement, comme une activité de contestation contre les discours (Corneille: “tout ce discours ne sert qu’à me confondre, je n’y puis consentir et ne sais que répondre”, La Suite du menteur, 180). D’après vous, est-ce que Petite fille respecte ces définitions ? Si oui, pourquoi ? Est-ce que Petite fille propose un autre éclairage sur ces définitions du consentement ?

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  1. A mon avis, la question du consentement dans le film est explorée d’une manière claire vu que Sasha est, pour la plupart du temps, convoquée pour donner son avis quand une chose est à propos d’elle. Selon moi, Petite fille respecte la définition de Pascal plus que celle de Corneille parce que dans la film, Sasha poursuit toujours son propre bonheur, ce qui la rend heureuse plutôt que ce qui plaît aux autres autour d’elle. Sachant qu’elle a une dysphorie de genre, Sasha se retrouve dans la situation où elle peut dire qu’elle se considère comme un homme à cause de pressions qu’elle subit chaque jour à l’école ou dans son voisinage. Au contraire, elle a maintenu son courage et sa volonté d’être qui elle désire être en tant qu’être humain malgré le fait qu’elle est quelque peu complexée par la situation dont elle est exposée grâce à son jeune âge. En regardant le problème de Sasha sous une autre dimension, on peut aussi dire que Petite fille respecte la définition de Corneille vue qu’elle est parfois hésitante et même silencieuse quand sa mère lui demande son avis sur une chose dont la réponse est parfois difficile ou gênante. Cela étant dit, on peut dire que Petite fille ne propose pas un autre éclairage sur ces définitions du consentement en dehors de ceux de Pascal et de Corneille.

  2. de Lisseth:

    Dans Petite Fille, le consentement est exploré de deux façons : comment Sasha choisit de se présenter comme le genre avec lequel elle se sent heureuse et comment son identité de genre affecte ceux qui l’entoure. Je crois que le film respecte les définitions du consentement avec soi-même et le consentement à protester contre le discours sociétal. Bien que Sasha ait la liberté de se présenter comme une fille à travers ses vêtements, coiffures et jouets, elle le fait dans le confort de sa propre maison et dans des endroits où elle ne serait pas reconnue. Sasha est confiante quant à son identité de genre mais choisit de se présenter en public comme un garçon pour éviter le ridicule et l’intimidation de ceux qui ne sont pas d’accord avec elle. Cette précaution est respectée par ses parents et ses frères et sœurs afin d’éviter de faire pression sur Sasha pour qu’elle fasse quelque chose avec laquelle elle n’est pas à l’aise jusqu’à ce qu’elle soit prête à être elle-même. Les parents canalisent ce sentiment dans leur lutte contre l’école en présentant les « preuves » psychologiques aux responsables de l’école. Même si Karine veut que sa fille soit reconnue comme une fille, elle joue avec les demandes de l’école pour éviter de perturber le droit de Sascha à aspirer à une enfance normale en dépit de la façon dont il peut être stupide. Si Karine devait aborder la situation de façon impulsive, cela signifierait compromettre la sécurité de Sasha aux mains du personnel et des étudiants. Protester contre le droit de Sasha à s’exprimer a pris un an, mais cela a donné de bons résultats parce que le discours entourant sa dysmorphie de genre a remis en question le statu quo de leur communauté scolaire.

  3. Je pense que la question de consentement est explorée dans la film de plusieurs manières. À mon avis, le premier aspect du consentement s’est produit par le biais de filmer le voyage de Sasha. L’aspect suivant du consentement se produit à travers la voix de sa mère sur le sujet. Lorsque Sasha se rend chez le pédopsychiatre, elle semble très craintive, elle est clairement nerveuse, timide et émotive. Elle est assez grande pour s’exprimer, mais elle ne semble pas très confiante dans ses réponses.
    Selon la phrase de Pascal, “c’est le consentement de vous à vous-même et la voix constante de votre raison et non des autres qui doivent vous faire croire”, Pensées 574. Par rapport à cette citation, il semble que Sasha s’est acceptée, mais parce que le monde qui l’entoure – (ses camarades de classe, ses professeurs, son directeur d’école) – l’a ont rejetée, elle semble être un peu incertaine d’elle-même. Elle sait qui elle est, mais il est logique qu’à son âge, elle se rassure auprès des personnes qui l’entourent dans sa vie quotidienne (en dehors de sa famille). Lorsque nous la rencontrons, on comprend que les personnes de sa vie, à l’exception de sa famille, présentent des obstacles pour qu’elle soit pleinement elle-même. Ces obstacles sont le résultat du “protocole” à l’école, des enseignants qui ne respectent pas ou ne reconnaissent pas qui elle est, ainsi que de ses pairs, qui ne comprennent pas nécessairement comment elle s’identifie, etc.
    Pour la deuxième citation, je pense au fait que la mère de Sasha parle souvent en son nom. Je pense que, comme Sasha est si jeune, elle ne comprend pas grand-chose d’autre sur elle-même que la façon dont elle s’identifie. On lui dit que son identité est reconnue comme une forme de dysphorie de genre, mais je crois que cela n’a pas de réelle signification pour elle parce qu’elle est encore jeune. Elle veut simplement être elle-même et être acceptée dans les différents domaines de sa vie.
    À mon avis, Pétite Fille offre de multiples perspectives sur les définitions du consentement.