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La séduction de Duroy dans Bel Ami et le consentement des femmes courtisées.

Dans le cours, nous avons analysé comment la séduction de Duroy est motivée par des désirs opportunistes. Lors de l’analyse de passages précis, nous avons réalisé que les techniques de séduction de Duroy étaient parfois violentes et que les femmes courtisées (Mme de Marelle, Mme Walter, Mme Forestier) n’étaient pas toujours consentantes. Donnez un exemple du texte qui vous fait penser à un moment d’un film, une série, un livre actuels qui rentrent dans cette catégorie de “séduction prédatrice” (predatory romance).

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  1. Dans le roman, Duroy essaye d’emmener Mme. Walter chez “son appartement de garçon” pour avoir une relation intime avec elle. L’auteur nous informe que “Dès qu’il eut refermé la porte, il la saisit comme une proie. Elle se débattait, luttait, bégayait : « Oh ! mon Dieu !… Oh ! mon Dieu !… »”. Ce moment de résistance de la part de Mme. Walter me rappel de l’actrice Jessica Mann qui, témoignant dans son catalogue d’abus par Harvey Weinstein (producteur de Hollywood), dit que Weinstein “l’avait une fois forcée dans une chambre d’hôtel et l’a violée” en Mars 2013 à New York. Après que Weinstein lui avait dit d’aller dans sa chambre, Mann dit qu’elle adressa à la réception de l’hôtel: “Nous n’avons pas besoin de la chambre!” et elle rajouta qu’il “s’est mis très en colère contre moi pour avoir essayé de parler”. En addition, dès qu’ils étaient enfermés dans la chambre, Mann dit: “Il vient vers moi et commence à essayer de me forcer à me déshabiller. À ce moment-là, j’ai cédé. Une fois que j’étais nue et sur le lit, il est sorti (de la salle de bain) nu et s’est mis sur moi”. De la même manière, Maupassant nous informe que dès que Duroy fait entrer Mme. Walter dans son appartement, “Elle lui avait arraché des mains son corsage pour se cacher la figure dedans, et elle demeurait debout, toute blanche, au milieu de ses robes abattues à ses pieds”. Dans tous les deux cas, on voit que Mann et Mme. Walter sont forcées par des hommes à commettre des actes intimidants pour satisfaire le désir masculin de ces hommes prédateurs. Peu importe, on voit que Mann et Mme. Walter ont toujours essayé de résister à la tentation de ces hommes dangereux, soit en se débattant, luttant, ou parlant d’une manière dénonçante pour sortir de leurs cauchemars.

  2. Vers la fin du roman, Georges Duroy avait fait sensation dans son cercle social après avoir divorcé de Madame Forestier et s’être enfui avec Suzanne Walter. Ces deux événements ont contrarié Mme Marelle qui l’accuse d’être une méchante après l’avoir entraînée pendant trois mois. Duroy est irrité par l’accusation puisqu’il croit que ce qu’il a fait est justifié. Mme Marelle s’était sentie trahie par Duroy puisqu’elle avait tant fait pour lui sans rien en retour. Être confronté à la vérité le conduit à la frapper impitoyablement comme si elle était un homme. C’est l’une des rencontres les plus extrêmes de Georges avec l’une des femmes qu’il a jouées. La façon dont il décrit le fait de frapper Mme Marelle montre qu’il ne l’a jamais respectée depuis qu’il s’est empressé de la faire taire avec violence. Cette scène particulière me rappelle le sort de Celeste dans la série HBO Big Little Lies. Son mari dans la série est physiquement, émotionnellement et financièrement abusif envers elle de sorte qu’elle ne le quitte jamais puisqu’il la considère comme une femme trophée plutôt que comme un partenaire égal. Celeste tolère le comportement de son mari pour le bien de leurs enfants, mais finit par lui en vouloir après qu’il l’ait brutalement battue sans raison. Le mari de Celeste et Georges Duroy sont des exemples de personnages misogynes qui associent la valeur d’une femme à l’utilité qu’elle peut leur être sans égard à ses sentiments.

  3. Dans Bel-Ami, Duroy ignore à plusieurs reprises le langage corporel des femmes qu’il fréquente lorsqu’il leur fait des avances. Ses actions ne sont pas décrites de manière à exposer son véritable comportement, mais plutôt de manière à montrer que les femmes sont timides face à ses avances. À la page 382, lorsque Duroy et sa femme Mme Forestier, sont dans le train en direction de la maison de ses parents, il l’embrasse sans son consentement. Bien qu’elle se soit opposée verbalement à ses avances, son langage corporel a d’abord révélé qu’elle n’y consentait pas. En voici quelques exemples : “Elle demeura quelques instants immobile…”, “Elle se secoua…”, “Elle se débattait, le repoussait, tâchait de se dégager…”, “Elle se dégagea d’un grand effort…”.

    Dans la série Netflix 13 Reasons Why, l’agression sexuelle est un thème récurrent. Il est révélé que le personnage décédé, autour duquel la série est centrée, avait été violé dans un jacuzzi. Lorsque le personnage incriminé a été confronté à ses actes, sa réaction a démontré que sa perception de ce qui incarne le consentement, est erronée et complètement fausse. En examinant de plus près les détails de ce qui s’est passé, on découvre que le personnage est un récidiviste et qu’il a présumé avoir des droits sur les corps des filles qu’il a violées. Il a profité de ces filles en dépit du fait que leur langage corporel lui indiquait que ses avances n’étaient pas désirées ou qu’elles n’avaient pas donné leur consentement verbal. Il a pu s’en tirer parce que ses actes n’ont pas eu de conséquences. À un moment donné dans la série, il a été révélé que le personnage avait également agressé sexuellement la fille qu’il fréquentait. Il pensait qu’il avait le droit d’avoir des relations sexuelles avec elle, simplement parce qu’ils étaient ensemble. Tout comme sa conduite avec les autres filles, le personnage a eu des relations sexuelles avec sa petite amie contre sa volonté, ignorant complètement que son langage corporel démontrait l’absence de consentement. Cédant involontairement à ses avances, elle s’est allongée langoureusement, regardant la télévision, pendant qu’il l’agressait. À mon avis, ses actions contre sa petite amie pourraient être considérées comme une “romance prédatrice”, tout comme les actions de Duroy dans le livre, puisque, comme il a été révélé, le personnage offensant est manipulateur et met en scène sa petite amie en ce qui concerne ses actions contre elle. Il croit qu’étant donné qu’elle est sa petite amie, il a automatiquement son consentement et tente de la convaincre qu’il n’a rien fait de mal. De même, Duroy ne voit rien de mal dans son comportement envers les femmes avec lesquelles il est impliqué.

  4. « Il lui baisait le cou, les yeux, les lèvres avec emportement, sans qu’elle pût éviter ses caresses furieuses; et tout en le repoussant, tout en fuyant sa bouche, elle lui rendait, malgré elle, ses baisers. »
    Cet exemple tiré du texte me fait penser au film Rocky. Le film parle d’un boxeur amateur qui doit se battre contre le champion du monde. Rocky est un classique. Tout le monde en a entendu parler. Cependant, peu de gens parlent de la façon dont il diffuse un mauvais message. Rocky montre que les agressions sexuelles sont acceptables. Lors de son premier rendez-vous avec Adrian, son amour, Rocky l’amène dans son appartement et la poursuit jusqu’à ce qu’elle cède. Comme Duroy, il est agressif et utilise sa force contre elle. Rocky la déshabille malgré sa demande d’appeler son frère à plusieurs reprises. Adrian est visiblement mal à l’aise mais il l’ignore. Tout comme Duroy ignore le confort de Madame Walter. Adrian essaie de quitter l’appartement de Rocky mais il utilise sa taille pour l’intimider. Il la confine dans un coin puis il l’embrasse. Semblable à Bel Ami, cela est censé avoir l’air romantique et passionné. C’est un problème. C’est enseigner à la société qu’une femme ne le pense pas lorsqu’elle dit « non ». Des scènes comme celle-ci montrent que les femmes ne le pensent pas lorsque leur langage corporel dit “non” et qu’elles veulent réellement être poursuivies. Comme les femmes sont des proies et les hommes sont des prédateurs. Rocky a réussi à transformer le “non” d’Adrian en un oui en utilisant la force et en étant charmant. Duroy fait la même chose. Il est capable de se tirer d’affaire à cause de son charme et parce que les femmes sont plus faibles que lui. Les femmes sont censées trouver ces scènes attrayantes et masculines, alors qu’elles sont effrayantes en réalité.